L’avenir du travail hybride
L’enjeu du travail hybride dépasse la question du bureau.
Maintenant que le lieu de travail des employés a changé, il faut réfléchir à la manière de travailler – normes, procédures, comportements, croyances.
Individus, entreprises et sociétés mettront du temps à intégrer une nouvelle routine, mais des schémas émergent déjà.
Que l’on passe une ou cinq journées au bureau, le travail hybride est le plus grand changement à intégrer. Non parce qu’il inaugure une série de progrès technologiques, mais parce qu’il nous offre à tous l’occasion de faire enfin ce dont nous parlons depuis dix ans : rendre le travail plus humain.
Désormais, les individus choisissent de manière intentionnelle quand et pourquoi ils se rendent au bureau. Ils attendent une expérience de travail radicalement nouvelle.
Il ne s’agit pas tant du lieu que des modalités. Les employés veulent avoir davantage la main sur leur vie professionnelle. Les dirigeants peuvent imposer (ou non) l’endroit où elle se déroule, mais il est bien plus intéressant de questionner les normes actuelles et les idées reçues.
Les espaces de travail doivent s’adapter à cette nouvelle réalité. S’ils ont le choix, la plupart des individus réfléchiront au « pourquoi » et au « quand » de leur venue sur site. Leesman, une entreprise d’analyse de l’expérience employé, appelle cela la « présence réfléchie ».
Autrement dit, les employés réfléchiront aux raisons de se déplacer (réunion importante, entretien avec le chef, besoin de se concentrer loin des enfants) plutôt que de venir sans se poser de questions. Et si la présence des collègues est une motivation importante, certains estiment que le seul problème majeur du bureau d’aujourd’hui est le manque d’intimité pour le travail individuel.
Certaines entreprises testent de nouvelles approches, d’autres s’en tiennent aux stratégies connues, d’autres encore attendent le retour au bureau d’employés plus nombreux ou des schémas de travail hybride plus stables pour entreprendre des changements. Peu importe votre position sur ce spectre :
les besoins ont changé, le travail aussi. Les individus attendent aujourd’hui une expérience professionnelle radicalement nouvelle.
Les grandes mutations des normes professionnelles
Plus de la moitié des réunions (au moins 56 %) se font en vidéo.
Les employés ont besoin d’espaces de collaboration hybride où tous les participants, sur place ou à distance, peuvent s’impliquer pleinement, et d’espaces personnels où suivre les réunions en visio sans déranger.
Avant la pandémie, 88 % des employés avaient un bureau attitré. L’an passé, ces espaces étaient en recul de 15 %.
Selon les dirigeants, cette baisse va se poursuivre. Ce changement bouscule les normes : où commence la journée de travail ? Où ranger ses effets personnels ? Comment créer un sentiment d’appartenance ?
Les employés ont plus de poids.
Les employés ont davantage d’attentes sur la manière et le moment de s’investir au travail. « Great Resignation », « Quiet Quitting » ou « Great relocation », ces mouvements illustrent le nouveau poids des employés dans la définition des espaces et modes de travail.